Menu
En kiosque

Artistes n°18

Comme ne pas se décourager

« Il y a deux choses que l’expérience doit apprendre : la première c’est qu’il faut beaucoup corriger ; la seconde, c’est qu’il ne faut pas trop corriger», affirmait Eugène Delacroix. Face à son travail il est souvent difficile d’avoir un regard objectif, et surtout pas trop critique. On voit les défauts, on ne voit même qu’eux. Alors, on corrige, on reprend, on essaie… et l’on n’est toujours pas satisfait. En cherchant la perfection, le danger est d’aller trop loin et de « tuer » l’émotion, la personnalité du tableau. L’exercice de la nature morte en est une bonne illustration. L’objectif n’est pas de reproduire ce qu’on l’on voit à l’identique comme une photographie, mais de raconter une histoire.

Les maîtres Flamands du style l’avaient bien compris, eux qui, au-delà de leur incroyable maîtrise picturale, utilisaient la symbolique des objets pour évoquer leur époque ou même faire réfléchir, comme dans ces « Vanités », représentation allégorique de la condition humaine et du temps qui passe. Si le savoir-faire technique est, naturellement, indispensable et ne s’obtient que par la pratique et la répétition, il faut aussi savoir ne pas s’égarer à la recherche du « plus » ou du « mieux », et se satisfaire… notamment quand nous sommes, premier spectateur de notre travail, touché par sa sincérité autant que par son esthétisme ; quand on sent, que l’on sait que rajouter un trait de pinceau ou une touche de couleur serait superflu et n’apporterait pas un supplément d’émotion. Comme disait Pablo Picasso : « Tout l’intérêt de l’art se trouve dans le commencement. Après le commencement, c’est déjà la fin ». On peut lui faire confiance !

Gabrielle Gauthier
gg@arts-magazine-int.fr

Acheter