Dépasser ce que l’on voit
Mais il ne faut pas l’oublier, la peinture n’est pas la photographie. Un tableau n’a pas vocation à reproduire la réalité, mais à l’évoquer et à faire naître chez celui qui regarde l’émotion qu’a ressenti celui qui l’a peint. Pour cela, il faut se rappeler, comme le disait Maurice Denis, qu’une table « est essentiellement une surface plane re- couverte de couleurs en un certain ordre assemblées ». Regarder un paysage comme un ensemble de formes, de lignes, de valeurs, de nuances et le transposer sur son support, non pas pour le copier mais pour le récréer, un exercice délicat, dont la maîtrise ne s’acquiert qu’avec l’expérience, l’humilité, le travail, les erreurs comprises et corrigées. Lorsque l’on réussit, le résultat est véritablement impressionnant. Et faire impression, c’est de- puis Monet, le rêve de tous les peintres de paysages.
Gabrielle Gauthier
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