Communiant littéralement avec la nature, Jonathan Shearer livre des paysages sauvages emprunts d’éternité, nous donnant à voir la beauté d’un instant avant qu’elle ne se dissipe.
Par Zoé Malet
L’EXALTATION PURE DES LIEUX SAUVAGES
Puis, de retour dans son atelier, il les utilise pour développer de grands formats à coup de très grands pinceaux, des chiffons et même ses doigts avec une palette de couleurs variée en fonction du sujet traité : blanc de titane, jaune citron, ocre jaune, terre de Sienne, terre d’ombre brûlée, terre de Sienne brûlée, rouge vermillon, rouge cadmium, bleu outremer, bleu cobalt, bleu céruléen, vert viridien, terra verte et, parfois, cramoisi alizarine… Pourtant, l’artiste ne tente pas de copier l’esquisse à l’huile à une échelle plus grande, « Cela ne fonctionnerait tout simplement pas, le tableau perdrait de sa vitalité ». Il utilise l’esquisse plutôt comme référence, la combinant avec ses souvenirs, pour un résultat beaucoup plus subtil. « Parfois, la peinture coule et dégouline, mais j’accepte ces effets accidentels s’ils contribuent au tableau ».
VIGUEUR ET EXPRESSION
Revisitant des lieux à différentes périodes de l’année et dans différentes conditions météorologiques, le temps a une influence majeure dans son travail. « Habituellement, je cherche quelque chose de dramatique. Si c’est un temps calme et ensoleillé, j’ai tendance à le trouver un peu fade ». Ainsi façon- nés par le drame de la lumière et du temps, ses paysages subliment une nature sauvage et intacte. L’artiste parvient avec justesse à transmettre l’humeur et l’atmosphère de chaque scène. Ses toiles traduisent une urgence à saisir, une émotion, la beauté d’un instant avant qu’elle ne se dissipe.