Une réalité si relative
C’est ce que la technique enseigne. Les proportions, la composition, les valeurs, la perspective… sont autant d’outils indispensables qui permettent de ne pas déformer ce que l’on voit et que l’on veut reproduire sur la toile ou le papier.
Pour autant, il faut s’en affranchir pour jouer avec nos sens – imparfaits – et nos émotions – incontrôlables –mais aussi pour traduire en une image figée en deux dimensions une réalité qui, elle, est fugitive et tridimensionnelle. De ce point de vue, rendre la complexité des mouvements humains est un défi apparemment insoluble. Pour y parvenir, l’artiste va utiliser des procédés qui sont tout sauf réalistes : l’exagération, la déformation, l’épure… avec, parfois, le risque que cela ne « fonctionne » pas, mais aussi la surprise d’atteindre une dimension imprévue. L’on pourrait comparer cela à la démarche d’un cuisinier. Débutant, on
suit la recette pas à pas jusqu’à obtenir un résultat satisfaisant mais aussi comprendre comment les différents ingrédients s’accordent entre eux. Ensuite, on peut tenter des choses, s’éloigner de ce qui est considéré comme juste, et créer sa propre œuvre qui nous ressemble. C’est finalement le but de tout créateur. Car, comme le disait Albert Einstein, un homme qui n’était ni peintre, ni sculpteur mais indéniablement artiste dans son domaine : « La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse ». Puisque l’on vous dit que tout est relatif, autant prendre du plaisir. .
Gabrielle Gauthier
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