L’aquarelle a un rapport naturel avec l’eau. Cette technique est donc tout particulièrement bien adaptée au rendu des environnements aquatiques.
Par Céline Castaingt-Tailleur
Pour cette peinture du Gave de Pau, une rivière qui descend des Pyrénées, Céline a choisi un moment particulier de la journée, où l’eau, le ciel et les montagnes au loin se fondent dans des couleurs diffuses.
Je pose le ciel et les nuages
Je dessine les collines au loin ainsi que les méandres du gave d’un coup de crayon léger. Je commence par travailler le ciel. Pour cela, je mouille toute la partie du ciel puis j’y pose du bleu de cobalt dilué (mais pas trop, il faut que la neige sur la colline à droite soit « visible ») au niveau des collines, puis du bleu de cobalt de plus en plus concentré au fur et à mesure que je monte vers le haut du ciel. Avec un
pinceau juste humide, je fais quelques retraits qui correspondent aux nuages situés entre les deux collines. Pendant que le ciel sèche, je travaille l’eau en posant du bleu outremer dilué sur l’eau au loin en fonçant la couleur au fur et à mesure que je me rapproche du premier plan. Je pense à laisser le reflet blanc de la neige. Enfin, je pose un mélange de vert pérylène et de terre de sienne brûlée pour le reflet des collines.
Je peins les montagnes et les collines
Pendant que l’eau sèche, je travaille les collines au loin. Pour cela, je mouille la zone et j’y pose du vert de vessie, du terre de sienne brûlée et un peu de bleu outremer, mais pas uniformément ! Je fais bouger ma feuille afin de créer des mélanges aléatoires. En outre, je fonce la couleur plus à gauche qu’à droite. Évidemment, j’évite la zone qui correspond à la neige, que je n’ai pas mouillée. Avant que cela soit
totalement sec, je pose des touches de terre de sienne brûlée tout en bas de cette zone, cela correspond aux arbres au bord de l’eau. Je laisse sécher.
J’ajoute la végétation
Je travaille maintenant la végétation du plan intermédiaire (dans le rosé/orangé), en mouillant cette zone et son reflet, puis j’y pose un mélange de terre de Sienne naturelle et et de terre de Sienne brûlée sur la partie basse (végétation sur l’eau). Sur le dessus, je pose quelques touches de TSB avec du rose permanent, tant que c’est humide, en quelques touches en symétrie dans la partie qui correspond aux reflets. Je marque ensuite le niveau de l’eau avec un mélange de terre de Sienne brûlée et de bleu outremer.
Je réalise un effet gravier sur le talus
Tout en bas à droite, je travaille le talus. Je mouille cette zone, j’y pose de manière aléatoire un mélange de terre de Sienne brûlée et de bleu outremer que je modifie au besoin, ainsi que quelques touches de vert de vessie. Je fais naviguer ces couleurs pour qu’elles se mélangent sur le papier. Attention à ne pas obtenir une couleur uniforme. Tant que cette « couleur » est encore humide, je tire avec un pinceau traînard quelques herbes qui viennent en positif sur l’eau, en étant attentive à ne ne pas faire des herbes toujours dans le même sens et de même hauteur. Pour donner un peu d’effet « gravier », je gratte avec l’ongle une brosse assez rigide chargée de ce mélange de terre de Sienne brûlée et de bleu outremer : cela donne un effet de grains sur cette zone. Je laisse sécher.
Je restitue la végétation
Il faut maintenant travailler la rive au fond. Pour cela, je mouille la zone. Comme pour toute zone de végétation, je ne vais pas travailler uniformément. Je pose du terre de sienne naturelle très dilué sur la partie haute, mais pas partout, puis du vert de vessie sur le bas. Je fais bouger la feuille afin que les couleurs se mélangent. Lorsque c’est presque sec, je marque quelques zones qui correspondent au niveau de l’ombre sur l’eau de la rive avec un mélange foncé de terre de Sienne brûlée et de bleu outremer. Je laisse sécher.
Je finalise le premier plan
Avant de finir avec l’arbre du premier plan, il reste à travailler la végétation au premier plan à gauche. Je mouille la zone qui correspond à la partie centrale de la végétation. Je pose du vert de pérylène concentré « au niveau de l’eau » ( peinture sur 2-3 millimètres environ), puis je dilue vers la zone des reflets en venant toucher cette couleur avec un pinceau humide par le bas. La couleur peut ainsi se diffuser. Je fais de même sur le dessus, puis je finalise en tirant de cette couleur avec un pinceau traînard pour créer des tiges dans la végétation.
Etape 7
Je dessine les dernières branches
On finalise l’aquarelle par l’arbre à droite. J’ai choisi de ne pas le faire partir du talus en bas. Je travaille l’arbre en « dessinant » avec de l’eau les troncs et branches les plus importantes. J’y fais glisser de la couleur, un mélange de bleu outremer et de terre de sienne brûlée. Je pose également quelques touches de vert de vessie qui correspondent à la mousse. Ensuite, avec un pinceau traînard, je termine en plaçant quelques branchettes.