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Rencontres

Carole Bélurier : une « Alice » des temps modernes

ENVELOPPÉS DANS DES ONDES DE PIGMENTS AUX COULEURS ÉCLATANTES, ÉTOURDIS DE POÉSIE, LES PORTRAITS DE CAROLE BÉLURIER CHARMENT AUTANT PAR LEUR PUISSANCE QUE LEUR « TONALITÉ FANTASTIQUE ».
Par Gabrielle Gauthie

Dessinant depuis sa plus tendre enfance, Caro a ensuite exploré le corps humain, un des « supports » les plus difficiles qui soit, avant de transposer ses créations sur toiles mais aussi sur bois, sur mur… affectionnant les divers champs d’exploration artistique. Ses portraits, pour la plupart féminins, expriment poésie et optimisme à travers des lignes graphiques au cordeau, des couleurs soutenues, des arrière-plans fantastiques… L’artiste s’illustre par l’élaboration d’une narration visuelle à la fois originale et percutante, où visages, regards et corps stylisés semblent s’animer sous un trait vif et une touche singulière, accentués par des nuances lumineuses tracées à l’aérosol. Sensuelles, enjouées ou poétiques, les humeurs et les tempéraments explosent alors, l’ensemble dégageant une énergie positive bienvenue.

Le dessin, le tatouage, la toile…, est-ce pour vous une suite logique ?

Ce n’est pas forcément une suite logique mais la peinture est pour moi devenue une évidence. Je ne conçois plus ma vie sans la peinture. Elle est essentielle à mon bonheur.

D’où vous vient votre passion pour les portraits féminins, bien que vous réalisiez également des portraits d’animaux entre autres ?

La femme symbolise la douceur et la poésie… ce que je veux traduire à travers mes œuvres. Dans un contexte politique, économique et social mondialement complexe, je cherche à apporter du bonheur et de la sérénité à ceux qui contemplent ma peinture. L’art apaise et fait du bien !

Qui sont vos modèles ? Existent-t-ils ou sortent-ils de votre imagination ?

Je m’inspire des personnes que je connais ; parfois aussi des inconnus que je croise dans la rue ; d’autres fois de photographies. Pour autant, je ne réalise jamais de reproduction et mes dessins sortent donc toujours de mon imagination.

Comment est née votre touche picturale si singulière ?

Ma touche picturale singulière vient certainement de mon parcours atypique. Venant du tatouage, j’ai expérimenté un support particulier, le corps, ce qui induit un besoin de minutie extrême. J’ai régulièrement réalisé des tattoo à motifs graphiques. Aujourd’hui, sur toile ou sur bois, j’aime travailler les courbes, ce qui donne une énergie positive et du mouvement à mes portraits.

Vous travaillez le dessin, le trait mais aussi la lumière, les couleurs et les contrastes… Pouvez-vous nous en parler ?

J’essaye de donner un véritable impact visuel, ce qui passe, selon moi, par le travail des couleurs, des contrastes et de la lumière.

Quelles techniques utilisez-vous et pourquoi les avez-vous choisies ?

J’utilise principalement des sprays et des encres permanentes. J’ai choisi l’aérosol car je trouve que la transition des couleurs et les dégradés sont vraiment très fluides. L’encre permanente pour le noir quant à elle me permet de tracer des traits fins et nets pour dessiner mes portraits.

Quelle place tient le « fantastique » dans votre univers ? Dans vos œuvres ?

Le fantastique tient une place très importante dans mes créations. Je pense qu’il est essentiel de rêver au quotidien… car le rêve nourrit l’âme.

En quoi votre « perception du monde est-elle différente » ?

Peut-être de la nécessité que j’ai de mettre du rêve dans la réalité…

Pourquoi êtes-vous passée au graffiti ? D’ailleurs, est-ce véritablement du graffiti ?

Par pur hasard… J’ai toujours aimé tester différentes pratiques artistiques et toujours admiré les artistes qui maîtrisent cet art. Graffer a été pour moi une véritable révélation. Mais effectivement, ce n’est sans doute pas du graffiti… C’est probablement un mélange d’influences et de techniques. Mais ne faut-il pas surtout laisser la place à l’émotion ?

Quels sont vos projets ?

J’espère avoir l’occasion de participer à encore plus d’interventions artistiques, notamment à Paris. La galerie avec laquelle je collabore [Stéphanie Moran, Galry Paris, NDLR] m’aide énormément à communiquer autour de mon travail ainsi que dans les démarches pour des événements d’Art Urbain. Le 19 septembre, je participe ainsi à ma première vente aux enchères. J’ai confié une de mes toiles à la maison Rossini pour sa vente « Arts picturaux graphiques de la rue ».

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