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Financer un livre d’art en souscription

Si un ouvrage présentant ses œuvres et sa démarche artistique est un superbe outil de promotion, le coût peut sembler prohibitif. Mais il est possible de commencer à vendre avant même la parution !

Le principe de la souscription est bien connu. L’auteur ou l’éditeur font appel aux acquéreurs pour réunir les fonds en vue de la publication de l’ouvrage, en proposant généralement des offres attractives. Myriam Lefraire, directrice des éditions le Livre d’art, nous en livre les secrets.

Pourquoi faire appel à la souscription pour financer un livre d’art ?
Publier un beau livre d’art ou un catalogue d’exposition représente toujours un budget, que
cela soit pour un artiste très installé ou pour un créateur émergent. En matière de livre d’art,
les ventes en librairies ne peuvent suffire à elles seules à couvrir les frais d’édition. Quand la
parution accompagne une exposition dans un musée ou une institution, le lieu d’exposition
contribue habituellement au financement par un préachat. Lorsque ce n’est pas le cas, la souscription peut constituer une bonne solution. En effet, lorsque les conditions sont réunies, cela permet généralement de couvrir entre un tiers et la totalité d’un budget d’édition. Surtout, l’organisation d’une souscription est un moyen très efficace pour faire vivre le travail d’un artiste et communiquer différemment sur sa création.

Auprès de qui peut-on lancer une souscription ?
Inutile d’espérer trouver des souscripteurs en faisant une communication tous azimut ! Seuls ceux qui connaissent déjà le travail de l’artiste et l’apprécient vont souscrire. C’est donc uniquement à eux qu’il faut s’adresser. Le premier critère pour pouvoir organiser une souscription est donc de disposer d’un fichier de contacts (amis, visiteurs des expositions, collectionneurs…). Il n’est ni nécessaire d’avoir un très grand nombre de contacts, ni qu’il s’agisse de collectionneurs fortunés. En revanche, il importe qu’ils aient une bonne affinité avec l’artiste.

Existe-t-il un moyen de rendre la souscription plus attrayante ?
Une erreur assez répandue consiste à proposer simplement aux souscripteurs de préacheter le livre, souvent avec une remise par rapport au prix public. Avec cette approche, la somme demandée aux souscripteurs est toute petite et il faut réunir un nombre considérable de précommandes pour obtenir un budget conséquent. C’est possible mais pas évident. Une
meilleure approche consiste par exemple à proposer un tirage de tête, une édition limitée, parfois dans un coffret et souvent accompagnée d’une petite œuvre, un dessin ou une gravure. Le prix varie généralement de 100 à 500, voire 1.000 euros selon les projets. Les destinataires de la souscription comprennent qu’en achetant cette édition spéciale accompagnée d’une petite œuvre, ils soutiennent l’artiste et, à cette occasion, deviennent un peu son mécène.

L’intérêt d’une souscription dépasse-t-il l’aspect purement financier ?
Le premier avantage est en effet de réunir une partie de budget pour la publication du livre ou du catalogue d’exposition. Mais il y a un second avantage, que l’on oublie souvent : la souscription crée un événement autour du travail de l’artiste et renforce les liens entre ses contacts et son œuvre. Les personnes qui apprécient son travail sont heureuses d’avoir
l’occasion de participer à l’aventure artistique du créateur, d’être plus que de simples amateurs ou collectionneurs en devenant mécènes. Cela renforce grandement le lien qu’ils peuvent avoir avec l’artiste.

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