Si Céline Lust a choisi l’acrylique, c’est d’abord pour sa simplicité d’utilisation et ses temps de séchage rapides. Mais cette technique lui permet aussi d’exprimer son style personnel et très lumineux.
Par Christian Charreyre
Sa vocation remonte à l’enfance. Céline a en effet fait une école artistique à Tournai dès ses 11 ans. Après une formation complète et une période où elle a enchaîné voyages et petits boulots alimentaires, elle a travaillé pour une entreprise produisant des tableaux décoratifs, ce qui lui a permis d’être vendue dans 55 pays et de s’essayer à tous les sujets, notamment les paysages urbains qui l’ont fait connaître. Artiste professionnelle depuis plus de 15 ans, elle a imposé sa signature et son style, qui doivent beaucoup à l’acrylique.
Comment avez-vous choisi votre médium d’expression ?
Quand j’ai commencé à faire des tableaux décoratifs, il fallait produire beaucoup. L’acrylique s’est naturellement imposée, parce qu’elle sèche très vite. À l’école, j’avais beaucoup travaillé la gouache, et j’ai retrouvé cette simplicité. L’acrylique offre des couleurs très vives et de belles matières.
Est-ce la richesse des couleurs qui vous a séduite ?
Tout à fait. Je sais naturellement retrouver une couleur. En voyant une nuance, je savais exactement comment la reproduire. Avec l’acrylique, il est possible de réaliser tous les mélanges, toutes les combinaisons.
Vous travaillez beaucoup au couteau ?
L’acrylique offre d’intéressantes possibilités au niveau de la matière et de la texture. J’aime la travailler de manière assez épaisse, pour des effets proches de la peinture à l’huile. Et j’aime utiliser le couteau, c’est très agréable de lisser la matière et de la superposer pour des effets de lumière et de couleurs très différents du pinceau.
Peut-on tout peindre à l’acrylique ?
En tout cas, je n’ai aucune frustration. J’utilise juste un peu l’huile, de temps en temps, pour une couleur de peau par exemple car, avec l’acrylique, c’est un peu délicat de réaliser un fondu correct et cela produit un effet « poupée Barbie ». En revanche, je n’ai aucun problème pour les carnations d’asiatiques, au contraire : on obtient un aspect
satiné tout à fait satisfaisant.
L’acrylique est réputée facile à aborder. Est-ce votre avis ?
J’ai tout de même beaucoup travaillé [rires] ! J’ai mis trois ans à étudier la couleur, deux ans à étudier la matière, des années à étudier les ombres et la lumière… C’est tout un cheminement. Tous les six mois, je vois une petite évolution et je trouve ça plutôt cool. Un côté sympa de l’acrylique, c’est que l’on a un résultat assez rapidement. Quand je donne des cours, les élèves peuvent repartir avec leur tableau à la fin de la séance.
L’acrylique vous a-t-elle permis de trouver votre style ?
Oui, ou plus exactement d’exprimer ce que je voulais peindre. Depuis que je suis installée en Espagne, mon rapport à la couleur a complètement changé. Avant, quand je peignais New York, je faisais toujours des ciels gris, noirs, chargés… Lorsque je suis arrivée ici, j’ai peint des ciels bleus ! En Belgique, je n’avais jamais appris le bleu… il n’y en a pas [rires] ! L’acrylique me permet aussi de peindre rapidement et de donner du mouvement, du dynamisme à mes toiles.